Ruth s’est retrouvée dans une situation difficile à Moab lorsque son mari, Machlon, est décédé après dix ans de mariage. Dire qu’elle était démunie est un euphémisme. À l’époque, les femmes n’occupaient pas d’emploi, donc dépendaient financièrement entièrement des hommes. Ainsi, en tant que veuve sans enfants, Ruth n’avait personne pour subvenir à ses besoins et devait compter sur la générosité d’étrangers si aucun membre de sa famille ne pouvait le faire. Elle faisait donc partie d’une classe très défavorisée du monde antique.
Néanmoins, elle s’est alliée à une personne dont la situation était encore pire que la sienne : sa belle-mère Naomi. Depuis la mort de son mari et de ses deux fils, Naomi était aussi une veuve sans enfants. Elle n’avait pas de famille sur laquelle compter à Moab et avait dépassé l’âge du mariage. Dans une situation désespérée et pitoyable, elle était déterminée à retourner en Israël, son pays d’origine. Ruth a donc fait preuve d’une grande loyauté et d’un amour inconditionnel en refusant de laisser sa belle-mère seule dans une telle situation.
Ruth aurait pu rester dans son pays et bénéficier du soutien de sa famille élargie. Elle était assez jeune pour se remarier et ainsi regagner une certaine stabilité financière, mais elle était déterminée à aider Naomi, au prix même de son pays, de ses amis, de sa famille, de sa culture et de ses dieux.
C’est d’ailleurs elle qui a fait l’une des plus grandes déclarations de loyauté et d’amour jamais prononcées lorsqu’elle a dit à Naomi : « Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu… où tu mourras je mourrai, et j’y serai enterrée. Que l’Éternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi ! » (Ruth 1.16, 17)
Ruth et Naomi se sont donc rendues à Bethléem, ville natale de Naomi en Israël. Elles sont arrivées au début de la récolte de l’orge. Dans la pauvreté extrême, ces veuves dépendaient de la générosité des gens pour se nourrir. Ruth a alors décidé d’aller glaner les champs.
Selon Lévitique 19.9, 10, les agriculteurs d’Israël devaient laisser une partie de leurs champs non récoltée. Et s’ils laissaient tomber une gerbe de céréales, ils devaient la laisser au sol afin que les pauvres puissent la ramasser, ou glaner. Ruth est donc allée glaner dans le champ de Boaz, qui avait un lien de parenté avec Naomi. La récolte, et le glanage plus particulièrement, était un travail fatigant et poussiéreux sous les rayons brûlants du soleil, mais Ruth y était tellement investie, du lever au coucher du soleil, que Boaz l’a remarquée.
Un jour, alors qu’il était venu voir son champ, il a aussi remarqué Ruth, dont le superviseur a vanté le travail. Boaz a alors fait preuve d’une gentillesse extraordinaire envers elle. En effet, il lui a promis la sécurité, l’a laissée boire l’eau des jarres de ses ouvriers, l’a nourrie, lui a permis de ramasser des gerbes et a même donné l’ordre qu’on laisse délibérément plus de céréales à terre pour son glanage, le tout parce qu’il avait entendu parler de son dévouement et de sa loyauté envers Naomi. Ainsi, grâce à son travail acharné et à la générosité de Boaz, Ruth a pu rapporter à la maison un panier plein de céréales, soit une quantité plus que suffisante pour plusieurs jours.
Boaz était un « tuteur-rédempteur » de la famille de Naomi, terme légal pour celui qui devait prendre soin d’un parent en grande difficulté. Et selon la coutume, le tuteur-rédempteur avait la responsabilité de perpétuer le nom de la famille en épousant la veuve sans enfants.
Naomi savait que Ruth serait mieux prise en charge si elle était mariée, alors elle lui a suggéré de s’offrir à Boaz. Comme il était un tuteur-rédempteur connu pour la famille d’Élimélec (mari de Naomi et beau-père de Ruth décédé), Ruth pouvait lui demander de préserver sa postérité en la prenant en mariage.
Naomi lui a donc expliqué comment lui présenter sa demande. À la fin de la moisson, Boaz irait battre ses récoltes. Le vol par des bandits étant plutôt fréquent lors de la moisson, Naomi savait qu’il dormirait sur l’aire de battage pour assurer la garde. Elle a alors dit à Ruth de s’y rendre, mais sans se faire voir avant qu’il ait mangé et bu.
Naomi a dit à Ruth de noter l’endroit où il était couché, de lui découvrir les pieds et de s’y allonger. Selon la culture de l’époque, ce geste signifiait une totale soumission.
À minuit, Boaz s’est réveillé, surpris de découvrir une femme couchée à ses pieds. Elle a présenté sa demande avec suffisamment d’humilité, disant qu’elle était sa servante, tout en faisant aussi preuve d’audace (mais pas d’inconvenance) en demandant à Boaz de la prendre en mariage : « Je suis Ruth, ta servante. Étends le pan de ton manteau sur ta servante, car tu as droit de rachat. » (Ruth 3.9, SG21) En lui disant d’étendre le pan de son manteau sur elle, elle lui disait, « Je suis veuve, prends-moi pour épouse. »
Attiré par son caractère vertueux, Boaz a accepté sans hésiter, mais il restait encore un obstacle à franchir.
Boaz avait effectivement droit de rachat sur Naomi et Ruth, mais un autre membre de la famille était un parent encore plus proche. Il ne pouvait donc pas l’exercer et épouser Ruth à moins que ce plus proche parent renonce à ses droits envers elle.
Le jour même, Boaz s’est donc rendu à la porte de la ville, a rassemblé dix témoins et a rencontré l’homme en question. Au début, il a accepté de racheter la terre qui avait appartenu au mari de Naomi. Tout semblait perdu, jusqu’à ce que Boaz lui rappelle qu’en plus de racheter la terre, il devait aussi épouser Ruth et avoir des enfants avec elle pour préserver le nom de la famille d’Élimélec. Il a rapidement changé d’avis pour ne pas mettre ses terres et son propre héritage en péril. Il a enlevé sa sandale et l’a donnée à Boaz, la coutume pour confirmer tout ce qui a trait aux questions de rédemptions et d’échanges. Enfin, les témoins ont béni l’union entre Ruth et Boaz.
Naomi a été bénie par leur mariage et la naissance de leur premier enfant, Obed, son premier petit-fils. La Bible ne manque pas de retracer les descendants de l’héroïque Ruth, car cette pure étrangère deviendra l’arrière-grand-mère du plus grand roi d’Israël. Son fils, Obed, était le père d’Isaï, père du grand roi David. De plus, c’est de la lignée de David qu’est venu le Messie.
Grâce à sa féroce loyauté, son immense détermination et son service désintéressé, Ruth n’a pas seulement subvenu héroïquement aux besoins de sa famille, elle est aussi devenue un maillon essentiel dans la généalogie du plus grand héros de toute la Bible : Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Joseph et Ruth ont tous les deux connu de grandes difficultés au début de leur vie, luttant pour survivre dans un pays étranger, mais leur intégrité a fait toute la différence.
Ruth aurait facilement pu rester à Moab et Daniel aurait facilement pu consentir à manger la nourriture du roi Nebuchadnetsar. Mais les deux héros ont résisté à la facilité pour suivre Dieu.
Ruth a choisi Élohim plutôt que les dieux de son peuple. Puis elle a ensuite choisi d’aider sa belle-mère, Naomi, plutôt que de s’enfuir chez elle. Dieu l’a donc récompensée avec de l’amour et de la protection.
Heroes Bible Trivia Quiz: 12 Questions sur Ruth, la sage veuve
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